De Strasbourg à Freiburg im Brigsau (Allemagne)

Busses Camping am Möselpark, le dimanche 4 août 2019. 

Premier récit du prologue que nous avons entamé ce vendredi 2 août 2019 qui nous a conduit de Strasbourg à Freiburg im Brigsau en Allemagne. Il s’agit bien d’un prologue. Il nous faut pour la grande aventure, tester la mécanique et nos personnes, grandeur nature.

Départ de Strasbourg, vendredi 2 août comme prévu et quasiment à l’heure prévu 11h00 au lieu de 10h30. Précédemment, nous avons été interviewés par une journaliste et un photographe des Dernières Nouvelles d’Alsace chez « Rustine et Burette ». L’article devrait paraître en début de semaine. Quand, nous sommes arrivés à la boutique de cycles, nous avons été accueillis par Alex, et un certain Thomas Rudolf, professeur d’allemand à la retraite et grand voyageur à vélo, qui avait apporté des croissants et autres viennoiseries. Il nous a fait part de l’un de ses derniers voyages en Scandinavie, au Cap Nord et dans les îles Lofoten. Ce baroudeur soixantenaire nous a donné de précieux conseils, notamment concernant la remorque que nous avons choisie. Il se trouve qu’il a participé à l’amélioration de la BeeZ. 

Interview avant le départ par une journaliste des Dernières Nouvelles d’Alsace qui a fait le déplacement avec son photographe. Photo de Guillaume W.

Un témoin de Guadeloupe pour nos premiers coups de pédale

Guillaume, de Bouillante en Guadeloupe était là pour nos premiers coups de pédale qu’il a d’ailleurs immortalisés. C’était la première fois que nous charrions autant de poids car nous venions juste de remplir nos sacoches. Nous n’avons pas pesé notre chargement mais nous devons être aux alentours de 220kg, nous compris. Autrement dit, lorsque nous aurons perdu du poids, ou une partie de notre surpoids, nous devrions voyager plus aisément ou bien avoir plus de possibilité pour amener avec nous davantage de matériel. D’ailleurs, nous sommes en plein prologue de notre tour du monde, l’occasion pour nous de tout tester, le tandem Pino comme nos organismes et notre mental. L’organisation de notre vie quotidienne, boire, manger, dormir, se protéger, en un mot assouvir les besoins les plus élémentaires, si évident en temps normal, ne doit pas laisser de place à l’approximatif.

Alex de Rustine et Burette, Sylvie et Hervé de Nomad’tandem, quelques minutes avant le départ. Photo de Guillaume W.

Un dernier coup de main d’Alex et passage en Germanie

Quitter Strasbourg n’a pas été une mince affaire, il a fallu en effet commencer par s’orienter pour sortir de la ville par les pistes cyclables, sans compter un petit souci matériel de poignées de vitesse, qui elle, n’arrête pas de sortir de son logement. Par deux fois, Alex de Rustine et Burette, à qui nous avions lancé un SOS par téléphone, est venu de suite à notre secours. Il a trouvé la combine qui va bien pour enfin fixer la pièce fugueuse. 

Une poignée qui ne voulait pas rester dans son logement. Petit tracas mécanique vite résolu par Alex.

C’est par la passerelle des deux rives du Rhin que nous sommes entrés en Allemagne laissant derrière nous la belle capitale européenne que nous avions visitée la veille. Le fait de nous retrouver dans un autre pays nous a plongé dans un sentiment particulier, celui d’être dans le vif du sujet. Jusqu’alors, notre projet, toujours abstrait, n’était plus une idée, mais un fait bel et bien concret.

Nos trois premiers bivouacs

Sur le chemin de Compostelle

Offenburg fut notre première destination. Nous avons bivouaqué dans ses parages, entre champs de maïs et petit bois, non loin d’une des voies du chemin de Compostelle. Peut-être serons-nous du côté de Saint Jacques, en Espagne dans quelques mois. Notre bivouac nous a mis au défi. Rationaliser nos sacoches pour éviter la perte de temps pour trouver aisément l’objet toujours manquant. Mettre au point un petit protocole de manière à rendre un certain nombre de tâches automatiques.

Notre premier bivouac sera dans un sous bois jouxtant des champs de maïs, à l’acart de la route.

Sous les étoiles

Nous avons décollé assez tard de notre campement. Trop tard certainement ! On aurait pu éviter d’une part le soleil qui a été plutôt généreux et d’autre part un bivouac quelque peu hasardeux, improvisé près d’un lac de Freiburg-im-Brigsau. Comme il faisait bien noir et que nous avions craint d’être vus, nous avions préféré, pour notre sécurité, ne pas camper la tente. Ne pas camper pour ne pas avoir à décamper, au cas où…. Le lieu semblait être assez fréquenté, même de nuit, surtout un samedi soir. Cette nuit à la belle étoile fut entrecoupée par nos incessants sursauts. L’origine de la peur se trouve bien plutôt en nous qu’hors de nous. Si la peur n’évite pas le danger, elle peut-être même sans le danger. Cette expérience prélude ce que sera notre voyage. Nous souhaitons rencontrer autrui, nous rencontrerons assurément d’abord nous-mêmes.

Réveil au petit matin d’une nuit à la belle étoile.

Réveil sympa par les écureuils, lapins, canards et cygnes mais corps endoloris par des courbatures et autres petites douleurs. Le fessier lorsqu’il est meurtri, rappelle qu’il est le fondement de tout. Un des objectifs sera de conforter l’assise. Petit déjeuner frugal, avoine et kiwi sans boisson chaude, juste de quoi nous donner des forces pour rejoindre le centre de la capitale du Bade Wurtemberg. Il sera plus tard complété dans un café où nous avons rencontré une certaine Nadia ayant pas mal bourlingué de part le monde, notamment pour des missions humanitaires. Française installée à Freiburg, elle a passé plusieurs années au Maroc et a pas mal pérégriné dans l’Asie du sud-est. Elle était intarissable. L’Amazonie est son prochain voyage et la préservation des territoires indiens son prochain combat.

Un camping à la montagne

Camping à Freiburg im Brigsau dans la montagne, Waldsee

Le bivouac numéro trois, est en fait un faux bivouac. En effet, nous avons opté pour un camping dans la montagne de Freiburg et bénéficier de quelques commodités, douche et cuisine. Nous pouvons dire qu’il s’agit là d’une entorse à notre programme. Nous voulions exclusivement un hébergement chez l’habitant ou un campement par nos propres moyens. La transition n’est pas aussi simple. Il y a peu nous avions un logement, une voiture, un frigo, une salle de bain. Il nous faudra un peu de temps pour nous habituer et trouver nos marques dans une vie que nous souhaitons désormais nomade. L’avantage de ce camping sera aussi de nous reposer et de visiter, en prenant notre temps, la ville de Freiburg et d’aviser pour la suite de notre prologue.

Un prologue écourté

Sans doute nous faudra-t-il l’écourter. Originellement, nous aurions aimé, depuis Strasbourg, traverser la Schwarzwald, la Forêt Noire, soeur des Vosges pour faire le tour du lac de Constance et poser un bout de pneu en Autriche dans la ville de Bregenz, avant de regagner Toul en Lorraine, par les Chutes du Rhin à Schaffhouse, Bâle et la route du vin en Alsace. C’était sans compter, un impératif pour Sylvie, un rendez-vous obligatoire appris juste au moment de notre départ. 

Il faudra prendre les impondérables avec philosophie. Nous traverserons donc rapidement à nouveau le Rhin pour gagner l’Alsace puis la Lorraine, certes plus tôt que prévu mais avec le même entrain.

Nous ne sommes pas seuls

En ce dimanche soir, nous pensons, à tous nos amis et nos proches, qui, en nombre, nous soutiennent. Nombreux sont en effet ceux qui se sont abonnés à notre page Facebook et à notre blog. Nous en sommes particulièrement touchés. Et il va nous être difficile de répondre à tous les commentaires. Nous pensons particulièrement à nos amis de Guadeloupe émus de nous voir partir et à nos parents un peu inquiets pour nous. 

Un clin d’oeil tout particulier à :

  • Notre cousin Philippe qui nous a conduit jusqu’à Strasbourg.
  • Alex, responsable de Rustine et Burette qui a préparé notre tandem et n’a pas hésité à fermer boutique durant toute une demie journée pour une formation complète. 
  • Myriam, strasbourgeoise d’adoption, ancienne élève d’Hervé à Neufchâteau, il y a 22 ans, avec qui nous avons bien partagé autour d’un verre.
  • Guillaume de Bouillante en Guadeloupe de passage à Strasbourg qui a tenu à être présent pour notre départ.
  • Thomas, le baroudeur en tricycle Kettwiesel.
  • Nadia, l’énergique humanitaire.

Publié par

Hervé Moine

Professeur certifié de philosophie, enseignant au Lycée Polyvalent de Pointe Noire en Guadeloupe, depuis la rentrée 2007. Précédemment au Lycée des îles-sous-le-vent à Raiatea en Polynésie française et dans un certain nombre d'établissements de l'Académie de Nancy-Metz. Actuellement en disponibilité pour effectuer un tour autour du monde en tandem.

Un commentaire sur « De Strasbourg à Freiburg im Brigsau (Allemagne) »

  1. Mon Moinillon et sa belle,
    Je mesure le moral hisse et haut au pourcentage de calembours étincelants qui truffent ton texte.
    Assis dans ma bergère, je t’accompagne et souffre pour toi, pour vous. Et me réjouis itou.
    Bon vents, jeunes Berbères.
    Nicolas M

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